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27 juillet 2011 3 27 /07 /juillet /2011 22:32

 

Un homme mourut en laissant à sa femme un fils encore jeune.

Elle travailla dur pour l’élever

Et, quand il fut grand, elle le maria.

Elle se réjouissait du bonheur de son fils.

Le couple habitait avec elle une maison de deux pièces.

 

Une nuit, la femme réveilla son mari :

« Pourquoi ta mère a-t-elle une pièce pour elle toute seule

Alors que nous, nous dormons,

Mangeons et recevons dans la même chambre ? »

Elle fit tant et si bien que petit à petit

Elle réussit à chasser sa belle-mère de la maison, puis du village.

 

Un jour, sur le conseil de sa mère,

Elle feignit d’être malade.

On dit au mari : « Ta femme est atteinte d’un grand mal…

Elle ne guérira, elle ne guérira

Que si elle mange le foie de ta mère. »

On réussit à le convaincre.

 

Il se rendit chez sa mère.

Comme elle était contente de le revoir, après si longtemps !

Il lui dit : « Ma mère, allons visiter les champs. »

Ils marchèrent, marchèrent jusqu’au désert.

Là, il la tua et prit son foie encore chaud pour sa femme.

Il se pressait, se pressait tellement

Qu’il trébucha sur le palier de la maison.

 

La douleur lui fit pousser un cri : « Aïe ! »

Alors une voix s’inquiéta :

« Tu t’es fait mal, mon fils ? »

(Dans le monde arabe, le foie correspond au cœur

Comme lieu de l’affection.)

 

(Le soleil emmuré, Oum el Kir, Contes d’une mère, Nacer Khemir)

 

 

 

 

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